Les cerisiers se couvrent de bouquets blancs ou roses et les jonquilles dressent fièrement leurs corolles jaunes vers le soleil qui revient. Dans les arbres qui commencent à retrouver leurs feuillages verts, les oiseaux célèbrent de leurs chants joyeux le retour du printemps après l'endormissement et le froid de l'hiver.
C'est une nouvelle jeunesse pour la terre qui se renouvelle. Les 20 ou 21 mars sont ces moments d'équilibre dans le ciel, où la lumière et l’obscurité sont à égalité. Puis le jour gagne peu à peu sur la nuit jusqu'à sa pleine gloire au solstice d'été.
Et nous ? Comment vivrons-nous spirituellement cette expansion de la vie après la longue rétraction qui s'achève ? Essayons d'accueillir le mieux possible et dans toutes les dimensions de notre être cette énergie vivante qui veut nous porter vers de nouveaux accomplissements.
Un nouveau cycle de croissance
Les longs mois d'hiver vont enfin s'éloigner, où parfois la lumière qui nous manque dehorsd plus aiguës nos fragilités intérieures. Les premiers signes du printemps qui se font jour nous rendent impatients de retrouver dans quelques temps des journées plus longues et un climat plus favorable.
Notre relation à la nature et aux cycles des saisons est beaucoup plus ténue depuis que nous vivons majoritairement dans les villes. Elle est même peu à peu supplantée par la profusion d'images et d'univers virtuels dans lesquels nous sommes immergés au quotidien. Cependant survit en nous quelque chose de très ancien qui nous rend encore sensible, même confusément, à cette période très particulière du réveil du monde végétal.
Si nous sommes attentifs, nous pourrons percevoir, par exemple en découvrant un cerisier qui vient de fleurir, que quelque chose réagit en nous et que cette impulsion qui nous traverse est porteuse de cette même vitalité que celle qui est en expansion dans le monde matériel. Cette information que nous envoie notre corps énergétique est infime, par rapport au bruit environnant et à notre agitation mentale ou émotionnelle, mais si nous réussissons à nous poser un instant et à faire silence, nous pourrons en faire l'expérience.
Et si vous vous promenez ensuite dans un parc ou un bois peuplé d'oiseaux, vous serez alors plus réceptifs aux tonalités de leurs chants qui débordent de joie et témoignent qu'ils ressentent eux aussi cette énergie montante qui marque le renouveau de la vie et le début d'un nouveau cycle de croissance.
Imprégnons-nous des énergies nouvelles
L'équinoxe de printemps est un moment d'équilibre dans l'expansion de l'énergie vivante, qui gagne peu à peu sur l'endormissement de l'hiver depuis le solstice de décembre. Depuis lors le jour a commencé à rallonger et il est à l'équinoxe à durée égale avec la nuit.
Le réveil du monde naturel va maintenant s'accélérer car la lumière va l'emporter sur l'obscurité. La vitalité nouvelle va se diffuser plus encore et se manifester par le retour des feuillages et l'éclosion des fleurs. Et nous allons en sentir de plus en plus l'influence sur notre dimension énergétique qui se nourrit elle aussi de ce dynamisme. C'est donc une période propice pour reprendre des activités laissées en suspens à cause du climat et donner ainsi à notre corps la possibilité d'expérimenter pleinement les impulsions de ce nouveau cycle.
Imprégnons-nous des énergies nouvelles en faisant par exemple plus fréquemment des ballades silencieuses en forêt. Essayons d'être bien présents dans chacun de nos pas et attentifs aux chants d'oiseaux, aux bruits des animaux et aux couleurs printanières qui apparaissent plutôt que de partir dans nos divagations mentales habituelles. Prenons du temps pour laisser monter en nous toutes les sensations nouvelles que provoque le renouveau ambiant et accordons progressivement tout notre être à la joie de la vie qui revient. Quelque chose en nous aussi s'active qui peut ouvrir la porte à des pensées et des émotions neuves portées par la force d'une nouvelle naissance.
Célébrer le renouveau de la vie
Le contraste entre le dépouillement de l'hiver et l'apparition d'une vie nouvelle au printemps nous fait fortement ressentir l'aspect cyclique de la vie naturelle. L'été arrivera comme le climax d'un processus de croissance qui débute maintenant. Et nous pourrons encore profiter des beaux jours de l'automne et de la flamboyance de ses arbres.
Mais entre hiver et printemps, nous vivons le basculement entre un monde endormi presque mort et la vitalité d'une nouvelle naissance. Les germes sortent du sol, les bourgeons éclatent, les oiseaux font leur nid, beaucoup de petits animaux vont naître. C'est pourquoi les traditions archaïques de toutes les civilisations, pastorales ou agricoles, fêtaient ce renouveau et la renaissance de la Nature.
La Pâque juive et les Pâques chrétiennes en sont la continuité. La Pâque juive raconte la sortie d’Égypte des Hébreux, qui passent de l’esclavage à la liberté. Chez les chrétiens, la résurrection du Christ symbolise la victoire de la vie sur la mort. En Orient, le nouvel an commence au printemps avec des fêtes joyeuses, en Chine comme en Inde, au Pakistan ou au Népal. En Thaïlande, les festivités de Songkhran marquent le Nouvel An bouddhique tandis qu'en Iran, celles de Norouz célèbrent le Nouvel An perse. Les Amérindiens font leurs premiers pow-wow au printemps.
Les exemples sont donc nombreux qui montrent que de tout temps et dans toutes les cultures, les humains vivent le printemps comme le retour cyclique du jaillissement de la vie et de ses promesses de renouveau.
S’accorder au dynamisme printanier
Soyons donc comme la nature et les animaux, profitons de la vitalité du printemps, un mot qui nous vient du latin "primus tempus" qui signifie premier temps, pour libérer maintenant les énergies qui sommeillaient en nous durant l'hiver. Ouvrons toutes grandes nos portes intérieures pour laisser sortir et grandir ce que nous avons lentement appris durant ces longs mois, où nous avons renforcé notre vie intérieure pour compenser l'endormissement du monde.
Si nous prenons le temps de ressentir et de nous accorder avec le dynamisme printanier qui se manifeste à l'extérieur, nous pourrons en tirer tout le bénéfice pour transformer ce qui était en nous en gestation durant cette période en des actions portées par une belle impulsion. C'est le moment idéal pour lâcher nos doutes quant à nos possibilités et prendre des initiatives qui nous permettent d'avancer vers la réalisation de nos projets. Faisons en nous le grand nettoyage de printemps, en nous débarrassant résolument de ce qui nous alourdit, tout le poids des craintes et des rancunes, des déceptions et des échecs.
Imaginons-nous comme au matin du monde, pour nous reconnecter avec ce qui en nous reste non policé, non civilisé, aussi libre et enthousiaste que le cheval agile qui court sans entraves dans les grandes plaines. Ce surgissement de la vie existe en nous à tout âge, il est le signe de la vitalité permanente de notre essence la plus intime, qui est prête à tout moment à prendre un nouveau départ, à vivre un nouveau printemps.
Reconnecter avec notre enfant intérieur
Comme la fleur fend le sol pour dresser fièrement sa tige vers le ciel et la couronner bientôt d'une splendide corolle, comme l'arbre pousse la sève depuis les racines jusqu'à la branche où le bourgeon éclatera en une large feuille mouillée de rosée matinale, ainsi nous pouvons nous aussi tendre en nous une énergie printanière, qui nous vienne du plus intime de nous-mêmes, se glisse entre nos hésitations, dépasse nos raideurs et nos inquiétudes, pour finalement traverser toutes les épaisseurs de notre personnalité et se libérer dans des pensées et des émotions neuves, accordées à ce temps de renaissance.
Mais il faut parfois pour cela se risquer à quitter nos conformités à l'air du temps ou ces peurs qui nous font de temps à autre renoncer à des choix difficiles mais nécessaires pour rester vraiment soi-même. Imaginons un instant l'enfant que nous étions, que serait-il devenu sans toutes ces injonctions à suivre des modèles établis par les coutumes culturelles ou l'héritage familial, que nous avons adoptées plus ou moins consciemment, et tous les déterminismes sociaux qui ont marqué notre existence, nous poussant parfois dans des directions bien éloignées de nos aspirations précoces ?
Et si nous profitions de ce printemps pour nous reconnecter avec lui et essayer de retrouver cette candeur qui nous vienne vraiment de l'enfance et nous redonne accès à nos intuitions les plus justes sur nous-mêmes et à une simplicité libre de toute prétention artificielle, pleine d'humilité et de gratitude.
Percer la routine des habitudes
Cet élan de vitalité, que veut nous faire partager la renaissance de la nature, si nous réussissons à lâcher les émotions et les ruminations ce qui nous entravent et nous alourdissent, nous aidera à laisser s'exprimer tout ce qui en nous aspire à mieux respirer et à se renouveler. Créons des moments privilégiés pour nous mettre à l'écart des informations, des situations ou des personnes qui activent nos inquiétudes et nos doutes, afin de pouvoir accorder notre espace intérieur à la fraîcheur et à la légèreté qui accompagne ce réveil du monde.
Soyons attentifs à ce qui cherche à percer la routine de nos habitudes et le bruit de notre agitation intérieure et se manifeste par des intuitions soudaines, des ressentis inhabituels et des élans physiques. C'est en répondant à ces signes qui nous viennent des profondeurs de notre être que nous pourrons ouvrir un passage pour laisser nous aussi éclore de nouvelles fleurs dans nos vies.
Imaginons que nous sommes comme un jardin, dont il faut arracher les mauvaises herbes et arroser le sol, pour qu'il puisse livrer toute la splendeur de ses bouquets colorés et accueillir les plus beaux chants d'oiseaux. Et si nous profitons du printemps qui commence et nous accompagne de son dynamisme pour changer quelques massifs, planter de nouvelles variétés, rectifier ici une allée encombrée, arranger là-bas un passage ombragé pour l'été, nous pourrons donner à notre domaine une allure si accueillante et réconfortante que de nouveaux venus viendront y partager avec nous le bonheur de vivre.
© Jérôme Nathanaël
Compléments à lire sur les saisons :
Les splendeurs de l'été
Les enseignements de l'automne
Les promesses de l'hiver
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