Les promesses de l'hiver
Trouver en soi des ressources de lumière et de chaleur
Il y a les neiges éternelles qui tutoient le ciel, nommées ainsi car elles recouvrent même en été ces hautes cimes seulement accessibles à quelques téméraires. Et il y a la neige qui vient l'hiver nous visiter plus bas, recouvrant ces pentes praticables vite envahies par la multitude des skieurs.
Mais quand la neige est encore immaculée, qu'elle a simplement recouvert nos pas agités et étendu son manteau de pureté sur le monde, le temps est alors comme suspendu, il semble qu'un renouveau se prépare, que germinent dans la terre des promesses secrètes, qu'un peu plus tard les délicates perce-neige seront les premières à libérer.
Ainsi dans notre vie intérieure, l'hiver nous incite à réfléchir et à préparer, pendant que le jour gagne peu à peu en force, ce que le retour progressif du chant de la vie et de toutes ses couleurs au printemps nous aidera alors à révéler.
La respiration des saisons
Quand les hommes vivaient plus proches du monde naturel, avant l'exode des campagnes vers les villes provoqué par la révolution industrielle, il leur était plus facile de ressentir le cycle des saisons et son impact sur leur vie intérieure. Les existences étaient organisées par le travail des champs, les semis et les récoltes, et chacun vivait au rythme du soleil. Ainsi l'hiver était le temps consacré à entretenir les demeures et à se retrouver au coin du feu pour partager les récits et les légendes.
Aujourd'hui, il faut des circonstances particulières pour s'attarder à méditer sur ce que nous racontent les saisons et sur la respiration qu'elles peuvent nous aider à imprimer à notre développement. En passant quelques jours d'hiver en montagne, les pentes recouvertes de neige, et le silence qui parfois s'installe, nous aident à percevoir combien cette saison est propice au retour à soi et à se recentrer sur nos richesses intérieures.
Dans cette ambiance un peu contemplative, apprenons à être attentifs à cette petite voix intérieure qui veut nous murmurer les promesses de renouveau que nous portons en nous.
L’hiver propice à l’intériorité
Dans les périodes de grande activité, il est souvent difficile de réussir à préserver un temps de tranquillité et de solitude pour faire le point et reprendre souffle. L'hiver est pour la terre ce temps nécessaire pour se renouveler et se préparer à une nouvelle splendeur. Il nous rappelle cette nécessité du vivant de s’inscrire dans des cycles de croissance et d'expansion suivis de résorption et de concentration.
Durant ces mois où le monde naturel vit au ralenti et où les températures baissent, nous sommes portés à rester plus à l'abri de nos habitations et à limiter notre vie sociale. Ce changement de rythme crée des conditions favorables à la lecture et à la contemplation et nous ouvre plus facilement les portes de l'introspection.
C'est l'occasion de privilégier des moments de réflexion où nous pouvons examiner la courbe globale de notre année et les événements forts qui l'ont jalonnée. Mûrir et intégrer les expériences que nous avons vécues et les enseignements que nous pouvons en tirer nous aidera à envisager avec sérénité la période d'expansion qui reviendra avec le printemps.
Attention à la déprime hivernale
Les bourrasques de neige tourbillonnent, un voile blanc a recouvert le village perché dans les hauteurs. On distingue à peine les maisons éparpillées dans le vallon et il est presque impossible de sortir tant la visibilité est réduite. Quelques silhouettes fantomatiques penchées contre le vent persistent cependant à affronter le sort.
Cloîtré dans mon meublé, cette situation me fait souvenir d'une lointaine époque où j'étais comme enfermé dans la dépression, en proie à un long hiver intérieur dont je n'imaginais pas alors qu'il s'ouvrirait sur une floraison de réalisations et sur un renouveau profond de mon rapport à la vie. Il est parfois tellement difficile de croire à un avenir meilleur quand au fond de soi des forces sourdes semblent invincibles et qu'autour les situations vécues sont à l'image de ce chaos intérieur.
C'est alors que croiser un sourire, recevoir de l'attention devient si précieux et peut suffire à raviver notre espérance qui nous permettra d'oser envisager les couleurs neuves du printemps. Un simple geste d'un homme peut parfois en sauver un autre.
Observons nos mouvements intérieurs
En hiver, la vie végétale est à l'arrêt mais la terre prépare en secret les fleurs qui apparaîtront au printemps et les feuilles qui reverdiront les arbres. Cette maturation souterraine nous est invisible comme le sont souvent ces forces cachées qui parcourent notre terre intérieure et renouvelleront plus tard notre fécondité créatrice. Ces dynamiques internes nous échappent et seul un long chemin de travail sur soi peut nous permettre d'en comprendre quelques aspects.
Il peut être très troublant voire même inquiétant de constater que germinent en nous des circulations sur lesquelles nous n'avons pas prise. Cependant, si nous réussissons à observer cela de manière détachée et sans préjuger d'une explication, nous finirons par détecter des signes qui reviennent dans certaines circonstances et qui peuvent commencer à nous livrer quelques indications sur ce qui déclenche en nous tel ou tel mouvement interne.
Peu à peu remontent des profondeurs de notre terre intérieure des petits messages auxquels il faut accepter de s'ouvrir comme on écouterait une petite voix qui nous chuchote à l'oreille.
Écoutons la petite voix intérieure
L'hiver et son silence parfois enneigé peut nous inspirer de faire une retraite à l'écart pour prendre le temps de nous ouvrir à nos ressentis les plus profonds, de les accueillir même quand ils nous racontent nos faiblesses ou nos peines secrètes, de les laisser nous chuchoter ces messages qui nous viennent de notre essence intime.
Cela nous est difficile dans l'ordinaire de nos vies car immédiatement notre mental s'en empare, s'autorise à donner des explications et à évaluer le sérieux ou l'acceptable de ce qui veut se dévoiler. Et les petites paroles de vérité qui nous venaient du cœur de notre être sont traduits dans son langage et selon son orientation. Comme nous avons souvent peur de nous ouvrir à ce que notre être profond nous suggère d'honorer, notre mental s'occupe de gérer cette peur en remplaçant ces révélations personnelles par ses ruminations incessantes.
Choisir un lieu de paix et dédier du temps à pratiquer cet exercice d'écoute attentive peut nous aider à nous reconnecter à notre cœur et à notre essence pour renouveler notre rapport avec nous-mêmes.
Connectons-nous à la blancheur
Pour terminer cet article consacré à ce que l'hiver peut nous proposer et nous promettre dans notre développement psychospirituel, pratiquons une expérience d'imagination créatrice. La montagne enneigée nous invite à nous laisser traverser par cette blancheur qui nous relie à l'innocence et à la pureté des premiers moments.
Fermez doucement les yeux. Imaginez que vous vous connectez à ce blanc avec tout ce qu'il vous inspire comme fraîcheur et renouveau. Il rentre lentement en vous par le sommet de la tête et descends progressivement dans tout votre corps jusqu'à la pointe de vos pieds. Vous respirez maintenant cette blancheur qui vous emplit tout entier de sa paix et vous nettoie de vos tristesses, de vos peurs et de vos colères. Elle traverse votre cœur qui s'ouvre comme une fleur lumineuse. Peu à peu vous vous mettez à expirer cette blancheur qui vous entoure comme une protection dans laquelle vous vous sentez en sécurité.
Quand vous ouvrez les yeux gardez en vous quelque chose de cette expérience.
© Jérôme Nathanaël
Compléments à lire sur les saisons :
Les renouveaux du printemps
Les splendeurs de l'été
Les enseignements de l'automne
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Ces Chroniques du Mieux-Être sont le blog de mon site jeromenathanael.com. Je pratique la thérapie holistique d’orientation spirituelle en cabinet au nord de Paris, France, ou en visio WhatsApp.
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